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Kafka sur le rivage – Haruki Murakami

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Kafka sur le rivage.jpgKafka sur le rivage est une immense déception. Probablement parce que j’entends parler d’Haruki Murakami depuis si longtemps et que ce livre était présenté comme une de ses réussites ou sans doute simplement parce que c’est un ouvrage qui multiplie les écueils au point de frôler un peu le néant et le ridicule.

Kafka sur le rivage ne fait pas moins de six cents pages. C’est beaucoup. Surtout pour un livre qui abuse autant des descriptions. L’ennui devient logiquement vite omniprésent car ces descriptions aussi plates les unes que les autres n’ont que peu d’intérêt en réalité. Elles concernent essentiellement des actions ou des décors banals et s’enchaînent comme s’il s’agissait simplement de remplir les pages. Souvent sans apporter grand-chose à l’intrigue, aux personnages, aux décors ou même à l’atmosphère du livre. Un empilement un peu bête et méchant qui nuit en plus au semblant de suspens qu’essaie de distiller Haruki Murakami.

Ce dernier déroule effectivement deux intrigues principales qui accrochent mollement le lecteur à coups d’évènements mystérieux et avec une ambiance qui flirte avec le fantastique. Deux destins qu’il ballade péniblement dans un Japon sans aspérités avant d’essayer de les connecter très artificiellement à l’aide d’un gloubi goulba métaphysique plus que brumeux. Difficile de ne pas voir les grossières ficelles narratives et les prévisibles astuces qu’Haruki Murakami utilise pour faire avancer son roman et se sortir de cet interminable bourbier. C’est d’autant plus problématique que l’auteur Japonais n’arrive pas à doter son roman d’une réelle épaisseur. Tout ça paraît assez rapidement sans intérêt…

Kafka sur le rivage est une pauvre resucée du mythe d’oedipe que l’auteur n’arrive pas à réécrire de manière originale et qu’il se contente de répéter sans même en exploiter toutes les possibilités. L’ouvrage est un pseudo roman initiatique qui a le mauvais goût de se vautrer dans des références culturelles dévidées de tout leur sens mais qui ont le mérite de parler à tout le monde : que ce soit dans la littérature, à commencer par Kafka qui est inutilement convoqué à maintes reprises ou le mythe d’Aristophane, avec les titres de musique qu’écoutent ses personnages, avec des évènements improbables comme les pluies d’animaux ou avec des créatures marketing tels le colonel Sanders de KFC ou Johnny Walker et j’en passe.

Je n’ai rien contre le fantastique ou le merveilleux. Que les personnages de Kafka sur le rivage voient des fantômes, parlent aux chats, fassent pleuvoir des sangsues ou s’aventurent dans des univers parallèles ne me dérange pas. Que toute cette fausse extravagance ne soit pas au service d’un propos intéressant ou d’une construction romanesque maîtrisée m’est plus problématique. Surtout qu’elle sert aussi à masquer le vide des différents personnages qui errent dans le livre, passent leur temps à discourir sur rien et souvent de manière prétentieuse. Le moins qu’on puisse dire est qu’à travers eux, Haruki Murakami n’est pas avare d’assertions au marteau qui servent vaguement de philosophie (de bas étage bien sûr) et de style.

Bref, un roman très long, ennuyeux, sans intérêt.

Pénible.


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